Management : Comment concilier exigence et bienveillance ?
6/10/2022
Léa Zolli Durand
Léa Zolli Durand

Management : Comment concilier exigence et bienveillance ?

Durant notre carrière professionnelle, nous avons souvent des managers, des mentors, des personnes qui nous ont accompagnés lors de notre carrière, qui nous ont plus marqués que d'autres. Ce sont généralement des personnes qui nous ont touchés, qui nous ont fait grandir, qui nous ont poussés au-delà de ce qu'on pensait être capable de faire. Cette façon de manager, et il est très important de l'avoir en tête, repose sur l’habilité à concilier la notion d'exigence et de bienveillance.

Ces derniers temps, et notamment pendant la crise COVID que nous avons traversée, il y a beaucoup de thèmes autour de la bienveillance qui ont été développés : bienveillance, bien-être, bonheur au travail, et cetera. Nous avons vu des équipes, des collaborateurs dire de manière assez claire qu'ils manquaient de challenge, qu'ils manquaient de feedback, qu'ils manquaient de vision, de sens, mais aussi de capacité à se sentir challengés, accompagnés. Notre propos ici, c'est de dire en tant que manager, c'est très bien d'être vigilant sur le fait d'être bienveillant, mais comment pouvons-nous s’assurer d’équilibrer la notion de bienveillance et d'exigence ?

Les trois dimensions de l’exigence

Alors commençons par l'exigence. Qu'est-ce que cela veut dire ? L'exigence est constituée de plusieurs choses.

1. Fixer des objectifs précis

Elle est constituée de la volonté d'accompagner la personne dans la réussite de ses objectifs. Et donc, c'est tout d'abord de donner des objectifs qui soient bien clairs, bien précis, qui soient assortis d'indicateurs mesurables. En bref : Fixer des objectifs précis et mesurables et propres à la réussite de la personne. C'est-à-dire que vous arriviez à bien régler l'objectif de telle manière à ce qu'il soit bien la responsabilité de la personne.

2. Donner du feedback

Deuxièmement, l'exigence, c'est donner du feedback. C'est le fait de dire à la personne que vous voyez qu'elle réussit, mais c'est aussi challenger la personne sur ce qu'elle fait moins bien, ce qu'elle réussit moins bien. C'est la pousser en dehors de ses zones de confort pour qu'elle aille sur des territoires où c'est moins confortable pour elle, mais où elle apprend. C'est l'exigence positive d'un manager, d'un leader qui dit à la personne : « Plus je suis exigeant avec toi, plus ça veut dire que je m'intéresse à toi ! ». Parce qu'à la limite, quelqu'un qui ne prête jamais attention, qui n'est pas exigeant, on le considère comme étant juste gentil.

3. Les « valises de mauvaises raisons »

En numéro trois, l'exigence, c'est aussi être attentif à ne pas accepter ce que nous appellerons ici les « valises de mauvaises raisons ». Aujourd'hui, il y en a beaucoup et la plus fréquente c'est souvent : « Je n'ai pas eu le temps. ». L'exigence, c'est aussi de savoir se dire : « Ok, comment je peux aider mon collaborateur à prioriser ? », mais il ne faut pas lâcher à la première "valise de bonnes raisons" en disant : « Oui, mon pauvre, tu n’as pas eu le temps, donc tu ne vas pas le faire. » etc. C'est un mindset, c'est une posture, c'est accompagner la personne dans la réussite de son objectif, ne pas lâcher, donner les outils et les compétences nécessaires, former, accompagner… Mais surtout ne pas lâcher sur ce qui est attendu de la personne.

C'est aussi transmettre à la personne la notion de coresponsabilité. Chacun de nous dans l'équipe, nous sommes coresponsables de la réussite de l'ensemble de l'équipe et donc, si vous êtes exigeant vis-à-vis de votre collaborateur, cela veut dire que vous tenez fortement à ce qu’il contribue à l'équipe et pas seulement à sa propre réussite.

Qu’entend-t-on par bienveillance ?

Lorsque l’on parle de bienveillance, on peut aussi simplifier par la notion de respect. Cela ne veut pas forcément dire sympathie, mais en tout cas, cela peut vouloir dire empathie. Donc qu’est-ce que cela veut dire ? Tout simplement que je suis sensible à l'énergie dans laquelle est la personne, je l'écoute, je suis sensible à ces besoins, ses motivations. Je vérifie que nous sommes dans un dialogue constructif et je vérifie que je suis à parité avec mon collaborateur et pas dans une espèce de management de chef ou petit chef.

Comment concilier exigence et bienveillance ?

Alors, ce qui peut être intéressant, c'est de se dire que sur la matrice, trop d'exigence et pas assez de bienveillance, cela résulte généralement sur beaucoup de stress, beaucoup de tension, beaucoup de crispation. Trop de bienveillance et pas assez d'exigence, ça donne un peu un côté cocon, sympa, gentil, mais les personnes se disent : « Ouais, c'est hyper sympa, mais je ne développe pas trop. ». Et donc tout le sujet, ça va être vraiment de se dire : « Comment je fais en sorte que vraiment, j'équilibre les deux ? », et pour arriver à cela, il vous faudra associer à chaque moment d'interaction avec vos collaborateurs une notion d'exigence et une notion de bienveillance.

Nous avons tous une tendance naturelle à être plutôt vers l'exigence, ou plutôt vers la bienveillance, et par conséquent nous passons tous notre carrière professionnelle en tant que manager, à essayer d'équilibrer le pilier sur lequel nous sommes peut-être le moins confortable. Mais dans les deux cas, ce qui est important, c'est de bien avoir en tête ces notions. Si vous souhaitez réviser la notion de feedback, qui fait partie intégrante de la bienveillance et de l'exigence, n'hésitez pas à lire notre article autour de l'art du feedback.

Lire l'article sur le feedback

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